1 : Introduction à AMOS

Si vous avez acheté votre Amiga avec l'envie de créer vos propres programmes plutôt que de simplement profiter des créations des autres, cela a dû être très frustrant de découvrir à quel point il est difficile de créer quelque chose sur un ordinateur moderne. Vous avez de la chance cependant, car dans les années 1990, AMOS vous a épargné tout cet apprentissage difficile, et vous a offert une méthode simple pour créer des programmes fluides et professionnels en apparence et en son en très peu de temps. Vous pouvez charger des sons et des graphismes et les avoir à votre disposition via de simples commandes en langage BASIC, vous permettant de créer non seulement des jeux, mais aussi des utilitaires, des applications et même des systèmes d'exploitation, d'une certaine manière.

Toutes sortes de jeux et de programmes peuvent être créés et compilés en code machine pour être placés dans le domaine public ou vendus dans le monde entier, et tout cela pour un coût très réduit. Votre plus grand atout est celui entre vos oreilles.

AMOS a demandé beaucoup de temps à développer, et bien que ce soit aujourd'hui le moteur de prédilection pour quiconque souhaite développer un programme sans avoir besoin du code machine ou du langage C, il a fallu du temps pour en arriver là. Bien qu'il ait vu le jour sur l'Atari ST, il a trouvé un foyer sur l'Amiga, qui est un ordinateur plus puissant. Depuis que le créateur d'AMOS, François Lionet, a commencé à créer AMOS, il est tombé amoureux des magnifiques graphismes et du son de l'Amiga, et il est resté très fidèle à la machine depuis.

Genesis d'AMOS

François travaillait comme vétérinaire dans son pays natal, la France, et programmait sur son Atari ST pendant son temps libre, lorsqu'il a conçu le précurseur d'AMOS, un programme ST appelé STOS. Le programme est né du besoin d'un moyen simple de créer des jeux sur le ST, le tout premier ordinateur 16 bits grand public. Le ST avait de bons graphismes, un son tolérable, et était bien en avance sur la concurrence. (L'Amiga n'était pas encore vraiment présent, je me dois de le préciser.) Mais le programmer signifiait saisir du code en assembleur ou en C, puis le compiler. C'était un travail très spécialisé, et pas vraiment accessible aux débutants. Le BASIC était facile à apprendre, mais manquait cruellement de puissance au niveau du son et des graphismes, ce qui était indispensable pour les jeux sur un ordinateur 16 bits. François s'est donc fixé comme objectif d'écrire une version de BASIC qui aurait toute la puissance du code machine mais dans un langage simple à utiliser.

Les premières lignes de code ont été écrites en décembre 1986, et la version française de STOS a été commercialisée à l'insu du public français en novembre 1987. Ils était tellement à l'insu qu'aux propres mots de François ce fut un "flop total, on n'a eu qu'environ 50 ventes !"

Au printemps 1988, cependant, un contact fortuit avec Richard Vanner de chez Europress (alors Mandarin) Software a permis d'obtenir un accord pour la sortie de STOS au Royaume-Uni. Beaucoup de travail supplémentaire a été réalisé sur le programme pour le rendre plus rapide et plus attrayant, et à l'automne 1988, le programme est sorti avec tout le battage publicitaire et la couverture médiatique généralement réservée à un jeu.

Le programme a connu un succès quasi immédiat, et a entraîné la création du compilateur STOS en février 1989 pour répondre au besoin de plus de vitesse et de puissance. Une fois un programme écrit en STOS, il pouvait être compilé en code machine rapide, rendant n'importe quel programme aussi rapide et puissant que s'il avait été codé depuis le début.

STOS a conquis de nombreux adeptes dans toute l'Europe, et suscité des regards envieux du camp Amiga. L'Amiga était un ordinateur plus récent, doté de caractéristiques plus puissantes, mais il n'existait pas encore de moyen simple d'accéder à tous ses petits recoins importants comme son superbe son stéréo et ses graphismes 4096 couleurs. Cela allait bientôt changer à jamais.

Après STOS

Le programme STOS original était grossier selon les normes modernes, il avait des numéros de ligne (comme tous les vieux BASICs), et toutes les commandes en mode direct étaient saisies sans numéro de ligne sur le même écran. Les compilateurs et interpréteurs modernes offraient bien plus en matière d'interface, et c'était un point à résoudre si STOS devait évoluer.

François savait qu'il devait y avoir une étape suivante, et cela n'a pas tardé à se produire. "La version ST était terminée", m'a-t-il dit. "L'Amiga gagne en popularité dans le monde entier, alors j'ai pensé qu'il était temps de programmer la version Amiga de STOS. Dès que j'ai découvert l'Amiga, j'ai compris qu'AMOS, nom que porterait la version Amiga de STOS, devait être entièrement réécrit pour exploiter l'énorme puissance de l'Amiga. Je voulais aussi faire d'AMOS un langage informatique plus moderne, sans numéros de ligne et avec un bon éditeur."

La programmation de la nouvelle version a commencé en avril 1989, puis s'est soudainement arrêtée en mars 1990 lorsque François a été appelé par l'armée française pour son service militaire. AMOS était loin d'être terminé, alors il a emporté son Amiga et son PC avec lui au camp d'entraînement, et a programmé dans sa chambre après les heures. "J'ai quand même réussi à travailler", dit-il, "mais quel stress !" Il a finalement dû déménager son matériel près de chez sa mère, ce qui lui a permis de travailler en paix pendant ses temps libres.

AMOS a finalement été terminé après 14 mois, et la version 1.1 est sortie en juin 1990. En septembre de la même année, François a mis à jour le système en fonction des retours des utilisateurs, et la version 1.21 est sortie dans le domaine public. Les disquettes de mise à jour était PD pour plus de commodité, et pour des raisons de sécurité elles mettaient à jour le système précédent plutôt que d'être un nouveau programme autonome. Mais les mises à jour étaient gratuites pour tous les utilisateurs, et c'était l'une des grandes forces du système, qui perdure encore aujourd'hui.

Mais tout le monde attendait le compilateur AMOS. Certains affirmaient que c'était impossible, et que même si c'était possible, il ne serait pas très bon. Mais comme toujours, François leur a prouvé le contraire, et en septembre 1990 il a commencé ce projet titanesque. Le compilateur devait non seulement compiler les programmes AMOS en code machine, mais le code résultant devait pouvoir être exécuté depuis le CLI, le Workbench ou depuis AMOS. Le programme devait avoir une interface conviviale, ou une version simple exécutable en ligne de commande pour les puristes allergiques aux interfaces graphiques !

Entre le début du projet de compilateur et sa finalisation, François a également apporté des améliorations à AMOS pour le rendre plus rapide et plus stable. Un énorme travail de réusinage des commandes a été entrepris, et les nouveaux compilateurs ont offert une meilleure gestion de la mémoire et une généralisation de la répartition des ressources. Le compilateur AMOS a été un succès instantané, et sa sortie en mai 1991 a marqué un tournant dans le monde du développement pour l'Amiga.

Fin du voyage

Et maintenant ? Eh bien, François et AMOS sont toujours au coeur du développement informatique pour l'Amiga. Depuis son premier lancement, AMOS a été la plateforme de prédilection pour d'innombrables développeurs et amateurs de logiciels pour l'Amiga. Bien qu'il soit un peu dépassé de nos jours par des langages de programmation plus modernes, AMOS reste une véritable icône de la programmation débutante et intermédiaire pour la machine Amiga.

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